La Faune miquelonnaise
L’archipel ayant subi les glaciations, la faune mammalienne terrestre indigène est quasi-nulle. Les principaux mammifères : Cerf de Virginie, Lièvre variable, Lièvre arctique ont été introduit à des fins cynégétiques. Seul le Renard roux est d’origine incertaine, on peut penser qu’il ait pu traverser de l’île voisine de Terre–Neuve sur les glaces, quoique ces conditions soient tout à fait exceptionnelles. Quant au Campagnol de Pennsylvanie il n’existe qu’à St–Pierre et sur le Grand Colombier. Il a probablement été introduit sur l’archipel avec l’importation de fourrage.
La faune marine est nettement plus riche. le Phoque commun est présent toute l’année, notamment dans la lagune du Grand Barachois, le Phoque gris est présent dans la lagune et autour des îles du printemps à l’automne. D’autres espèces sont plus rares et occasionnelles : Phoque à capuchon et du Groenland. Les baleines font parfois des passages remarqués : Baleines à bosses, Rorqual commun, petit Rorqual, Orque ; ainsi que les Dauphins : à bec blanc, à flancs blancs, commun etc…
A noter également, toujours à cause des glaciations, que les poissons d’eau douce sont totalement absents. Toutes nos espèces, vont à la mer à un moment de leur cycle de vie, soit comme Anadromes (reproduction en eau douce): Omble de Fontaine, Éperlan, Épinoches, Saumon, soit Catadromes (Reproduction en eau salée : Anguille américaine. Par conséquent la re-colonisation des îles par ces espèces s’est faite par la mer dès que les conditions sont redevenues favorables. Depuis, certaines populations sont isolées de la mer.
Si la diversité mammalienne est restreinte, en revanche la faune aviaire est riche : c’est près de 320 espèces d’oiseaux qui ont été enregistrées pour l’archipel dont environ 90 se reproduisent chez nous, certaines y atteignent leur limite sud de reproduction pour l’Amérique du Nord, comme le Plongeon catmarin.
Les eaux côtières de l’archipel constituent une zone d’hivernage pour plusieurs milliers d’Eiders à duvet, de Hareldes kakawis et autres espèces de canards marins et d’Alcidés (Godes). Citons également les concentrations hivernales et printanières de plusieurs centaines de Grèbes Jougris qui sont probablement les plus importantes de toute la côte atlantique.
C’est une richesse que nous partageons avec nos voisins canadiens, elle fait déjà l’objet d’une certaine collaboration, d’échange d’informations etc. notamment dans le cadre de la coopération régionale. Les contacts avec le Service Canadien de la Faune son fréquents.
La lagune du Grand Barachois abrite diverses espèces de canards, surtout de l’automne au printemps, alors que ses rives sont abondamment utilisées par les limicoles à partir de la mi-juillet et jusqu’en novembre.
Les oiseaux terrestres sont également communs du printemps à l’automne : bruants, parulines, moucherolles, et à l’année longue : roitelet à couronne dorée, mésange, bruant des neiges, alouette.
Enfin le site de Patrick Boez, en plus de photos diverses sur l’archipel possède une belle galerie d’oiseaux de l’archipel : http://www.patrickboez.com
Roger Etcheberry